sur
Sarah Tondji, fondatrice de Job'n Roll 🚀
Interview réalisée par les amis de PSL
Bonjour Sarah. Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours avant d’arriver à PSL-Pépite ?
Sarah Tonji : Après le bac, j’ai fait une prĂ©pa grandes Ă©coles de commerces et Ă l’issue des 3 ans, j’ai choisi de postuler Ă Dauphine en filière « MathĂ©matiques ». Cela a Ă©tĂ© une pĂ©riode de questionnement sur moi-mĂŞme, sur ce que j’avais appris et sur ce que pouvaient m’apporter mes Ă©tudes. Et, parallèlement, j’ai eu l’occasion de travailler un Ă©tĂ© entier en tant qu’employĂ©e polyvalente dans un supermarchĂ©. Je me suis confrontĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© du terrain. J’étais dans le concret. Et, alors que mes Ă©tudes ne m’avaient apportĂ© que la connaissance thĂ©orique, en Ă©tant Ă la caisse ou Ă la manutention, j’ai compris l’importance de la connaissance pratique. En reprenant les cours, j’étais agitĂ©e, frustrĂ©e et j’ai eu envie de creuser l’idĂ©e d’un projet entrepreneurial, sans rĂ©ellement encore avoir le bon filon pour lancer mon projet.
PSL : Quel a été l’élément déclencheur pour te lancer dans l’entrepreneuriat ?
ST : Déjà , j’ai la fibre entrepreneuriale depuis toute petite. Mon père était entrepreneur et son parcours m’a beaucoup inspirée : il était heureux de rentrer du travail. J’ai l’image de quelqu’un qui avançait et savait se remettre en question. J’ai été bercée par l’idée qu’entrepreneuriat et épanouissement personnel peuvent facilement se combiner. Mais le vrai déclencheur ou le basculement, c’était à Dauphine. J’étais en Master et clairement, j’avais perdu toute motivation. Mes notes, catastrophiques, s’en ressentaient. Un jour, j’ai vu une affiche avec le programme D-Start et, piquée par la curiosité, je suis allée voir la responsable de cet incubateur de Dauphine, Estelle Basquin, qui m’a parlé du statut d’étudiant-entrepreneur. Je me rappelle être sortie dans la cour avec des larmes de joie ! C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’une nouvelle porte s’ouvrait à moi. Et c’est là que l’aventure entrepreneuriale a commencé.
PSL: Après cette expĂ©rience Ă D-Start, comment es-tu entrĂ©e au PSL-Lab, l’espace de coworking de PSL ?
ST :  Je suis entrĂ©e au PSL-Lab via le programme PSL-PĂ©pite à la rentrĂ©e 2017 et sur candidature. Je suis arrivĂ©e avec l’idĂ©e de mettre sur pied notre projet, Ă savoir « rĂ©volutionner » le job Ă©tudiant en crĂ©ant une connexion plus simple entre l’entreprise et l’étudiant. Le gros plus de ce programme, pour moi, ça a Ă©tĂ© l’encadrement : on se sent alors capable de s’assumer et d’aller au bout de son rĂŞve, en le structurant dès la base. Il m’a permis, en quelques mois, d’avoir des conseils et des Ă©changes prĂ©cieux avec des tuteurs professionnels, de rencontrer des Ă©tudiants-entrepreneurs qui, comme moi, se lancent dans leurs projets. Et en peu de temps, finalement, on s’est rendu compte que le projet dĂ©marrait bien : plus de 1500 inscriptions d’étudiants en octobre dernier et des grands groupes (Burger King, Carrefour, Domino’s Pizzas, La Compagnie des familles…) nous font dĂ©jĂ confiance. Le plus de notre site est qu’on valorise Ă la fois l’entreprise et l’étudiant en mettant en avant, via des tĂ©moignages, les expĂ©riences de ces derniers.
C’est grâce Ă PSL-PĂ©pite que je suis entrĂ©e, avec mon associĂ© Fawzi, Ă la Station F. J’y suis actuellement le programme PSL-Starter avec la RĂ©gion Ile-de-France. Les projets sont plus ciblĂ©s « tech » et les sujets de nos workshops sont plus prĂ©cis : ils correspondent Ă l’Ă©tat d’avancement de notre projet.
PSL: Quelles sont selon toi les qualités essentielles que doit avoir un(e) entrepreneur(e) ?
ST : Je dirais qu’il faut un savant mélange d’audace (au sens où il faut savoir prendre des risques) et avoir une capacité de prise de recul, de réflexion. C’est drôle : dans une même journée, on peut donc prendre des initiatives et faire, puis réfléchir à ce qu’on fait. Un sacré exercice ! Si je devais ajouter une dernière qualité, je dirais que l’entrepreneur doit être charismatique, au sens où il doit rayonner, être un diffuseur d’énergie pour l’équipe et pour l’ensemble des collaborateurs.
PSL: Quelle a été l’étape la plus complexe à gérer ?
ST : La mise en production du nouveau site web a Ă©tĂ© l’étape la plus complexe. Elle illustre bien les difficultĂ©s auxquelles sont rĂ©gulièrement confrontĂ©s les entrepreneurs : on doit apprendre Ă avoir une vision Ă 360°, Ă faire de la gestion de projets et comprendre toute la complexitĂ© technique derrière. Faire un site web, c’est apprendre tous les jours ! Ç’a Ă©tĂ© une vraie aventure, mais ce qui nous a sauvĂ©s, c’est que dans l’équipe, on est soudĂ©s. MalgrĂ© les difficultĂ©s et les divergences de points de vue, on a rĂ©ussi Ă se dĂ©passer et Ă mettre en production notre site web, c’est donc aussi notre plus grande rĂ©ussite.
Les relations humaines, c’est peut-ĂŞtre dur Ă gĂ©rer. C’est dur de bâtir des relations solides mais c’est obligatoire pour rĂ©ussir des projets Ă long terme : avec mon associĂ©, Fawzi, on sait Ă quel point c’est important pour l’équipe. La loyautĂ© est toute aussi importante que la complĂ©mentaritĂ©.
PSL: Quels conseils donnerais-tu à une étudiante ou un étudiant qui hésite à se lancer ?
ST : Si ça vous démange, si vous sentez que ça vous travaille beaucoup : prenez l’élan et lancez-vous ! N’ayez pas peur des préjugés, des freins psychologiques qu’on peut se mettre de façon injustifiée. Le fait que je sois une femme ne m’a jamais questionné non plus quant à ma légitimité à prendre les devants. L’éducation a joué son rôle et puis, autour de nous, il y a tellement d’exemples inspirants ! Barack Obama sans Michelle, par exemple, ça n’est pas concevable ! (Rires)
Aujourd’hui, doucement, nous nous rĂ©veillons. Il y a toujours plus d’alternatives au système du « mĂ©tro-boulot-dodo » ; preuve en est, le programme PĂ©pite qui se dĂ©ploie partout en France ! C’est forcĂ©ment qu’il rĂ©pond Ă un besoin. Bref, aujourd’hui plus que jamais, si vous vous sentez l’âme d’un entrepreneur, serrez les dents, gardez votre grain de folie et allez-y !
PSL: Que peut-on vous souhaiter ?
ST : Déjà  : une santé de fer ! Je me souhaite de garder l’énergie vitale dont j’ai besoin pour continuer à mener à bien ce projet. Nous souhaitons aussi augmenter encore notre base de données clients (que ce soient les entreprises et étudiants !), réussir notre levée de fonds avant fin 2018…Bref, on a tout un programme  !